SkyNews Arabia m’a interviewée sur la situation à Gaza et l’avenir des relations entre Palestiniens et Israéliens. Et aussi sur les répercussions en France.
Voici le contenu principal de cet échange, en français :
« – Au sujet de la situation actuelle à Gaza
C’est une catastrophe, c’est terrible pour les innocents de Gaza qui paient le prix d’une situation injuste qui dure depuis des décennies et de la difficulté à trouver les chemins de la paix. On est face à deux extrémismes qui empêchent de trouver les voies de la coexistence.
– Au sujet de la coexistence entre les deux peuples
Je plaide pour qu’il y ait un seul pays, parce que je ne vois pas comment, avec le morcellement des territoires palestiniens, on peut bâtir une nation. Je vois plutôt un seul pays où les deux peuples peuvent vivre ensemble. Je pense que les gens en sont capables, ce sont leurs dirigeants qui les en empêchent. Il faut des personnalités plus charismatiques et dont la voix pour la paix soit plus forte. Il y en a, mais leurs voix ne sont pas entendues.
– Sur le soutien de la France à Israël :
Le soutien de la France aux Palestiniens a toujours été timide. La France a plus de liens avec Israël, ce qui s’explique aussi par l’Histoire et ce qu’ont vécu les Juifs en Europe.
L’apartheid et la situation des Palestiniens n’ont jamais été dénoncés avec force par le monde entier. Comment peut-on supporter qu’une population vive enfermée entre des murs de 8m au 21ème siècle ? Des personnes me disent « ah on ne savait pas ce qui se passait vraiment à Gaza, on ne savait rien de cet enfermement. »
En écoutant le président Macron j’ai évidemment noté qu’il soutenait le gouvernement israélien dans sa réaction face au terrible massacre, mais qu’il demandait quand même la protection des populations civiles à Gaza, ce qui fait une différence avec la politique de Netanyahu. Et j’espère que l’opinion va bouger en demandant que des voies de dialogue soient trouvées avec l’aide des puissances internationales. On ne peut pas laisser ces deux peuples dans cette situation.
– Au sujet de la demande de dissolution des associations proches des Frères musulmans en France demandée au Sénat
Il y a une attention très grande sur tout ce qui peut représenter un danger en France de la part des extrémistes, et s’il y a dissolution, cela répondra à des conditions bien précises.
Ce sont des sujets suivis de très près par les renseignements français et le ministère de l’intérieur. Il est urgent de mettre en avant des voix modérées qui appellent à la coexistence, en préservant les jeunes notamment des influences extrémistes.
La décision d’une dissolution de certaines associations se fera en fonction des lois françaises, si elle est jugée nécessaire, et que la simple liberté de pensée et de parole qui existe en France est dépassée par un discours dangereux pour la démocratie et pour la nation. «