Bilan de la mandature législative

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A l’approche des élections législatives, France 3 sollicite les députés sortants du Centre-Val de Loire pour faire le bilan des cinq années écoulées. Nadia Essayan, de la 2e circonscription du Cher, a consacré une grande partie de son mandat à des problématiques sociales.

On ne peut pas reprocher à Nadia Essayan, la députée MoDem sortante de la deuxième circonscription du Cher, de ne pas être organisée. Révélée nationalement par sa proposition de loi sur « l’heure silencieuse » dans les supermarchés, afin de soulager les personnes autistes et neuro-atypiques, elle tient aussi, quand vient l’heure du bilan, à rappeler ses autres combats. Y compris lorsqu’ils vont à rebours des plans de LREM, rebaptisée Renaissance.

Ce fut le cas par exemple sur la loi Asile et immigration, qui « franchissait des lignes rouges« , notamment sur les conditions d’accueil des personnes déplacées. Lorsqu’est venu le moment de voter la loi Sécurité globale, également très critiquée, Nadia Essayan s’est abstenue. Ce qui ne lui a pas valu que des amis, mais ne l’empêche pas, explique-t-elle, d’adhérer au fond du programme présidentiel.

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Sa famille politique, Nadia Essayan l’a choisie en 2007, lors de la fondation du MoDem qu’elle a rejoint immédiatement, et n’a jamais quitté. Elle tire d’ailleurs une certaine fierté du renouveau du parti auprès de LREM : en cinq ans, le groupe parlementaire MoDem est passé de 47 députés à 56, au gré des migrations politiques. « J’adhère complétement » au projet de la majorité présidentielle, insiste Nadia Essayan, « on a vraiment contribué à remettre debout l’économie« . « La dynamique de LREM a permis de mettre en acte l’existence d’un centre pragmatique, sans barrière idéologique« , affine la députée. « On a subi trois grandes crises en cinq ans, avec les gilets jaunes, le covid, la guerre en Ukraine, et on a tenu bon !« 

« Un groupe politique, c’est une famille. Vous n’êtes pas toujours d’accord, mais vous formez une identité » Nadia Essayan, députée sortante de la 2e circonscription du Cher

Députée tout terrain

Tenir bon sur les valeurs tout en acceptant le dialogue, c’est en quelque sorte l’équation du centrisme. Le rôle d’un député, explique Nadia Essayan, c’est de « faire le lien » entre le « terrain » de la circonscription et l’échelon national. Un lien qui a fonctionné lors de sa campagne pour une « heure silencieuse » dans les supermarchés, mais aussi, raconte-t-elle, lors de son soutien à l’hôpital de Vierzon auprès du gouvernement, ou lors de sa participation aux 10 propositions des députés de la région au gouvernement pour améliorer l’accès au soin

Les questions environnementales et de bioéthique ont également porté Nadia Essayan vers le devant de la scène. Opposée à l’euthanasie, elle porte là encore une voix quelque peu discordante au sein de la majorité, issue de ses propres expériences mais aussi de celle de son époux, pionnier des soins palliatifs à Vierzon. Devant le risque de « glissement » d’un droit à l’euthanasie débridé, elle préfère insister sur le financement de meilleurs soins palliatifs pour que davantage de patients y aient accès et que davantage de soignants soient formés. « On se rend compte que l’euthanasie, si on l’amène sur un terrain où les soins palliatifs ne sont pas disponibles, va être très demandée. Ça va être très économique pour la Sécurité sociale, ça c’est sûr, mais au fur et à mesure toutes les précautions qu’on prenait pour le consentement de la personne vont s’émousser.« 

On ne sait jamais combien de temps une personne a à vivre, et on peut toujours construire quelque chose avec le patient sur le temps qu’il le reste. Le plus souvent, c’est un projet de réconciliation avec sa famille, ce qui n’a pas été possible avant tellement ils étaient en souffrance.Nadia Essayan, députée sortante de la 2e circonscription

Ce mandat, comme pour un certain nombre d’élus de la majorité, a aussi été celui des menaces et des violences. « Si quelque chose m’agace, jamais je ne me tais ! » riposte pourtant la députée, qui a porté plainte à deux reprises contre des militants de la CGT et du PCF qu’elle accuse d’avoir tenté de l’intimider en 2018 et en 2020. A quelques jours du vote de la loi sur le pass vaccinal, elle reçoit même des menaces de mort explicites et par écrit. « Dans ces cas-là, je crois qu’il se révèle en nous une force très profonde, qui permet de traverser les épreuves« , estime celle qui a vécu presque deux décennies au Liban, alors en pleine guerre civile. Une force qui, de son propre aveu, se révèle tout sauf inutile en politique.

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